LES APPUIS

Le frottement et ses effets dans un blocage ou une attaque tout comme à la réception au choc d'un Atemi est un sujet très intéressant à ne pas omettre. Sans stabilité, c'est à dire frottement nul, le Kime sera loin de son pouvoir maximum. Exemple : faites un tas avec des billes. Bravo si vous réussissez. Vous constaterez que c'est pour ainsi dire impossible, surface réduite sur un seul point pour chacune des billes, frottement nul. Ce qui implique stabilité nulle, zéro!

Avec un tas de cailloux, au contraire, surface de frottement plus grande, donc stabilité plus importante. Nous pouvons à présent, nous occuper du corps humain, « les pieds n'est-ce pas un agent moteur indispensable pour augmenter le Kime ?

Plus la surface du pied sera grande au contact du sol, plus le frottement sera grand, donc plus l'adhérence sera bonne. Il faut étaler au maximum son pied sur le sol.

Ensuite, nous pourrons trouver d'autres facteurs très importants ; la matière du sol, un parquet est lisse et glissant, un tatami épouse correctement la sous face du pied.

Il faut également considérer ces remarques avec l'aspect du dessous de vos pieds, une chose très souvent rencontrée dans la pratique du karaté (malheureusement), les pratiquants essaient de se forger une plante de pied de pierre.

Cela n'apporte rien de bénéfique (déjà esthétiquement c'est affreux) mais surtout ils détruisent la souplesse de leurs pieds ainsi que ses stries, donc toutes les petites aspérités qui permettent une

meilleure adhérence ; un pied dur et lustré glisse (se méfier également de la transpiration).

Imaginons un bloc de pierre rugueux sur un plan incliné, ce bloc ne glissera pas, contrairement à un bloc lustré. Nous pouvons illustrer les principes retenus en mécanique classique par les deux exemples : les billes et les cailloux.

Figure 1 avec les billes : elles possèdent 12 points de contact entre les sphères. Chaque bille est soumise à son propre poids il se créé entre les contacts des forces de réaction et dans l'ensemble une force résultante f. La surface de contact étant réduite à un point, l'édifice a tendance à s'écrouler, il est instable.

Figure 2 avec les cailloux : on retrouve dans ce second exemple, une douzaine de zones de contacts. Chaque caillou ayant son propre centre de masse G est soumis à son poids P.

L'équilibre s'explique dans ce cas par des liaisons de contacts plus étroits dus à la rugosité des pierres. Le contact entre deux cailloux ne se limite plus à un seul point, mais à une surface.

L'édifice se trouve ainsi renforcé et a tendance à la stabilité. En conséquence, l'appui au sol devra se faire avec une surface de contact maximum pour accroître la stabilité.

Le pied étant, au niveau de la peau, souple et constitué d'une grande quantité de plis, il se créé à la manière des cailloux, des contacts avec le sol renforçant la stabilité.

Le sol : celui-ci intervenant dans la réaction lors de l'appui à l'instant du Kime, a, selon les lois de frottement, tiré de la mécanique classique, une influence directe sur la stabilité. Plus le sol sera rugueux, plus nous nous rapprocherons du cas limite des cailloux. Plus au contraire, il sera lisse, plus nous aurons le cas de figure des billes.

Appuis stables=surface de contact maximum + rugosité maximum au sol. Ces conditions réunies permettront au pratiquant de ne pas utiliser excessivement nos muscles en contraction pour assurer notre stabilité et risquer ainsi de freiner notre action.

Regardons aussi l'orientation de notre corps, un chevron contre un mur ne glisse pas, mais en plaçant des roulettes à sa base, il glissera (mauvais frottements) et constatons également qu'une échelle trop à l'horizontale, si son poids est trop important, celle-ci tombera. En conséquence il y a des limites dans les deux sens.

Trop haut, on ne résiste pas aux chocs horizontaux de l'adversaire et trop bas il y a glissement également. Il est plus facile de renverser une échelle presque à la verticale et trop à l'horizontale elle tombera simplement à cause de son poids.

Pour trouver la meilleure inclinaison pour un maximum de frottement : il faut que la distance entre le centre de gravité de la semelle (réaction au sol) et la direction principale de la force arrivant dans le pied, soit la plus courte possible.

Nous savons qu'une attaque doit partir du sol et revenir au sol le plus directement possible.

Plus l'attaque sera parallèle à l'horizontale, plus la réaction au sol sera difficile à obtenir à cause du glissement, mais l'attaque sera forte.

L'idéal, serait de mettre une cale derrière notre pied arrière. La cheville supporte une grande responsabilité, celle de renvoyer la force vers le sol.

Il faut pour une meilleure réception du choc au niveau de la cheville, la fortifier, la durcir sans tout de même la bloquer.

© 2020 Jules Bertrand. 10 rue de Chaumont, 75019 Paris
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