REFLEXIONS

1 - Lorsque le karatéka éclate... A travers le geste gratuit... Que la sueur perle Sans but précis... Lorsque la main est forte... Dans un élan passionné...Et le cœur vide de toute méchanceté...Lorsque la tradition résiste aux intempéries...L'art trace sa voie... Vers l'infini.

L'ordre a trois avantages: Il soulage la mémoire, il ménage le temps, et conserve les choses.

2 - Le lieu ou salle où nous pratiquons le Karaté Dô doit dégager une atmosphère digne de la discipline étudiée. En japonais le terme « Dôjo » décrit très bien ce lieu, « Dô » signifie la « Voie », le « but recherché », et « Jo » le lieu où nous pratiquons. L'atmosphère doit être calme, respectueuse et sérieuse. La gomme à mâcher, les mots grossiers, le chahut et les attitudes de fiers à bras, n'y a pas sa place. Dès le moment où nous endossons le Karaté Gi (kimono d'entraînement pour le Karaté Dô), nous devons laisser de côté les préoccupations et les soucis de la vie extérieure. Nous entrons dans l'esprit du Karaté Dô, dès cet instant il n'y a pas de classes sociales, il n'y a que des niveaux de ceinture qui séparent les élèves, la maturité, la technique, l'application, sans oublier l'approfondissement ; et même cette classification doit être respectée pour ce qu'elle est, et pas plus.

Heureux ceux qui ont gardé l'impatience d'obéir.

3- L'étiquette au Karaté Dô est d'une extrême importance. Les rituels doivent être exécutés avec le plus grand respect si nous espérons pénétrer l'Art en profondeur. Tous ces pratiquants qui accomplissent ces rites superficiellement en bénéficient seulement un peu, plus tard ils seront eux-mêmes choqués si d'autres ne les respectent pas.

L'homme vaut ce à quoi il s'attache.

4- Pour le salut au Karaté Dô il est essentiel qu'il soit exécuté debout ou à genoux, que la valeur et le but en soit les mêmes. On salue le « Kamiza », le Maître que nous suivons, celui qui par son dévouement et sa persévérance nous a transmis ses connaissances, cela, au moyen des ses intermédiaires, nos « Senseï ».Nous saluons le « Senseï » (professeur) qui nous enseigne et qui a pour but de nous faire saisir le vrai Karaté Dô, (le vrai principe du Karaté Dô).Nous saluons le « Sempeï », celui que le Senseï a désigné comme étant son successeur, celui à qui il donnera la lourde charge d'enseigner en son absence. Nous saluons les autres élèves avec qui nous découvrons la vérité en s'entraidant. Le Senseï nous salue un peu plus bas pour démontrer son respect pour nous. Tout salut doit être exécuté avec un amour sincère venant de la profondeur du cœur. A ce moment seulement, il a la valeur vraie, l'humilité. Les grades ou différentes ceintures, signifient les étapes à franchir à force d'applications mises à l'apprentissage de l'Art du Karaté Dô. Si une telle distinction nous est présentée, elle nous impose des responsabilités. Il faut toujours être digne de notre grade : physiquement, mentalement et spirituellement. Il faut le mettre en valeur non seulement à l'entraînement, mais aussi dans la vie de tous les jours. Il n'y a pas de mesure commune pour l'obtention d'un grade supérieur. Un minimum est exigé, mais chacun doit progresser selon ses propres possibilités. Ce progrès doit se terminer seulement le jour où nous cessons de pratiquer le Karaté Dô, le Karaté Dô doit être pour la vie.Il serait souhaitable que la pratique du Karaté Dô n'ait pas de cesse, l'expérience dit qu'il conduit loin dans la vie.La ceinture noire n'est qu'une base, solide certes, mais il reste maintenant à polir la technique, à progresser dans le mental, en un mot « atteindre la maîtrise ».Celui qui persévère dans l'étude du Karaté Dô jusqu'à l'obtention de la ceinture noire, se distingue des autres. Désormais il est qualifié et prêt à approfondir le sens profond de l'Art même.Le Karaté Dô doit devenir une manière de vivre pour lui, 24 heures par jour, 365 jours par année. Il doit le sentir et l'expérimenter réellement pour pouvoir le transmettre aux autres. Il doit le comprendre vraiment s'il espère convaincre ses confrères moins avancés.

Celui qui grandit, aide le monde à grandir avec lui.

5- La ceinture ne nous apporte pas seulement une dignité et le prestige comme tel, mais aussi de grandes responsabilités.

Si les bons étaient meilleurs, il y aurait moins de méchants.

6- Le Karaté Dô sera jugé par la valeur des pratiquants, surtout les plus hauts gradés ; et cela sur tous les plans, que ce soit au Dôjo, en compétition ou dans la vie de tous les jours. Notre devoir est de faire connaître l'Art, surtout par le bon exemple.

Pourquoi chercher un chemin si ce n'est pour le montrer à mes frères.

7- La vraie ceinture noire se donne totalement, c'est bien pour lui un engagement à vie. Celui qui n'en a pas compris le vrai sens, ne voit que l'exercice physique pendant une courte période de sa vie, que plus tard il abandonnera pour autre chose.

La plus grande peur dans la vie, c'est la peur de l'opinion des autres.

8- La ceinture noire doit avoir confiance en lui-même s'il désire proclamer la vérité parmi les gens de l'extérieur. Rien ne doit changer ses convictions, surtout pas l'opinion des autres. Il doit posséder beaucoup de courage afin de rester ce qu'il est, en face de n'importe qui.

Enseigner, c'est apprendre une seconde fois.

9- Le Senseï doit être complet s'il souhaite former des élèves modèles. Avant tout, il doit être bien discipliné, honnête, simple, en somme un excellent exemple en tout temps... car son image se reflète directement sur ses élèves. Il doit posséder un minimum de connaissances du côté médecine, pédagogie, physiologie, relation humaine et dans beaucoup d'autres domaines. Il doit être prêt à sacrifier son temps et son énergie sans rien attendre en retour ; en fait, il doit posséder « l'amour véritable du Karaté Dô ».

La vie sourit et j'acquière une façon de penser honnête. Le Karaté Dô devint mon style de vie.

10- Il faut être reconnaissant envers son Senseï, l'élève lui doit son propre succès. Grâce à lui l'élève atteint un certain niveau. Le Senseï sacrifie souvent son entraînement et son avancement personnel pour former, encourager et transmettre ses connaissances. En prenant de l'âge, je me rends compte de mieux en mieux.

Quel privilège ce fut pour moi d'avoir pu étudier chez ce ( Shihan ).

11- Le premier but du professeur est de former des élèves supérieurs à lui-même ; quand seulement ce niveau de relève sera atteint, le Karaté Dô deviendra de plus en plus fort.

L'eau ne coule que vers les lieux bas.

12- Au Karaté Dô, comme partout ailleurs, il faut cultiver le respect de nos supérieurs. Il faut être capable d'admirer et de respecter celui qui sait quelque chose que nous ne connaissons pas. Nous devons nous faire humble pour pouvoir apprendre de notre Senseï, à partir du moment où nous nous confrontons à lui, nous ne pouvons plus progresser, ni rien recevoir, et alors c'est vraiment dommage. C'est une grave erreur ! Si nous ne voulons plus apprendre, lui par contre, a encore beaucoup à nous enseigner. Celui qui perd le respect pour son Senseï est perdu, car nous ne pouvons rien faire sans la Foi et le respect d'autrui

Rien au monde ne peut remplacer la persévérance. Certes pas le talent : il n'y a rien de plus commun que les hommes de talent qui ont failli.

13- Le but principal du Karaté Dô, c'est de se surpasser constamment car à chaque niveau nous sommes débutants.La ceinture de couleur est un novice ou un débutant. La ceinture noire est un élève. Le Senseï est un intermédiaire entre le Maître et ses élèves

Dieu bénit l'homme, non parce qu'il a trouvé, mais parce qu'il a cherché.

14- La discipline n'est pas le fait de se dévouer à quelque chose pour l'obtention d'un but précis. La discipline est la décision de poursuivre une route, pour vivre sa vie d'une manière correcte. Quand nous prenons une telle décision, nous nous y mettons complètement, mentalement et physiquement. La discipline, intelligemment suivie, nous permet d'atteindre des niveaux jamais imaginés. Il faut bien se discipliner si nous voulons atteindre des sommets dans la vie, Le Karaté Dô ne fait pas exception à la règle.Il faut développer la force de s'entraîner avec régularité, surtout quand la motivation et le goût manquent. Si nous nous entraînons seulement quand cela nous dit, le progrès sera très lent et même risquera d'être inexistant. Cette maîtrise de soi nous permet aussi de profiter de toutes les bonnes choses de la vie dont on nous a fait cadeau, sans toutefois en abuser.Peu de gens peuvent se le permettre autant, car cela demande un grand contrôle de nos pensées, paroles, actions et émotions. Un moment ou l'autre, tout Karatéka sera confronté à des difficultés ou à des barrières. L'important est de les surmonter.

Ce sont les difficultés qui mettent en lumière la vraie valeur et la qualité d'un homme.

15- Sans la discipline nous ne récoltons que des bénéfices superficiels. Il faut pratiquer quelque chose assez longtemps et d'une manière concentrée pour découvrir le sens profond de quoi que ce soit. Nous atteignons facilement le visible, mais le vrai est caché.

Notre plus grande gloire n'est pas de ne jamais trébucher, mais de se relever chaque fois que nous tombons.

16- Il faut creuser la surface pour le trouver. Le chemin du Karaté Dô est un chemin plein de détours. Il faut limiter ses loisirs, prendre beaucoup de notre temps libre, surmonter les blessures et traverser des périodes dépressives, investir de l'argent et oublier la gloire. Le Karaté Dô est le don de soi. Plus nous donnons, plus nous avons à donner ; plus nous donnons, plus nous progressons.

Rien de beau, rien de grand ne se fait sur terre sans sacrifice.

17- Le fait de toujours continuer un peu plus que normalement, de ressentir des petites souffrances sans le montrer, d'accepter nos défaites sans ressentiment, nous permet d'acquérir de l'endurance, cette puissante qualité du pratiquant avancé. Automatiquement, nous développons la patience et le contrôle d'agir selon notre volonté, au lieu de réagir sur le coup, sans réflexion. Nous devons avoir de la patience avec tous mais principalement avec soi même.

La patience est le refus de capituler.

18- Il faut développer le goût de s'entraîner pour le simple plaisir que cela peut nous donner.

Il n'y a surmenage que lorsque le travail est fait sans plaisir.

19- Nous devons vivre chaque blocage, chaque attaque, enfin, chaque technique ; nous devons les percevoir avec une forte sensation, tout comme savourer un bon repas, avec appétit.Trop de karatéka s'entraînent avec l'idée de dépasser ou gagner sur un autre. Le réel but du karatéka est de se surpasser soi-même, toujours à la recherche de la maîtrise de soi.Si nous nous entraînons avec goût, nous aurons le goût de nous entraîner.

Qui brûle les étapes, pousse en champignon, et ne dure que le temps que dure un champignon.

20- Nous devons prendre le temps de progresser selon nos capacités personnelles, notre milieu social et notre propre disponibilité.L'homme fort n'est jamais pressé, il sait qu'il ne faut jamais dépasser la mesure, même dans le bien.

Il est temps de se relaxer, quand on ne trouve pas le temps de le faire.

21- Pour l'adepte sérieux des disciplines martiales, le repos constitue un facteur d'extrême importance. Il faut être dévoué à la cause, les yeux rivés sur notre but, mais non pas être esclave de n'importe quoi. Un temps de réflexion pour faire le point, permet de repartir, toujours avec plus d'enthousiasme. Dans notre société matérialiste, l'erreur commune de presque tous, est le refus de se reposer, crainte de perdre les acquisitions physiques, de se faire dépasser par d'autres. Cette attitude négative peut nous conduire aux blessures, au stress et aux maladies. Nos muscles doivent se reposer, pour pouvoir répondre aux exigences qui leur sont imposées. Le repos c'est le temps de récupération pour faire le plein physiquement et mentalement. Les blessures guérissent et les muscles retrouvent toutes leurs forces d'autrefois. Le fait de mener une vie saine et bien disciplinée ne nous empêche pas de nous divertir et de nous amuser. Nous pouvons et nous devons garder le temps de nous récréer, car se récréer c'est se renouveler.La seule condition c'est de le faire avec modération.

Les plaisirs sont comme les aliments ; les plus simples sont ceux dont on ne se dégoûte jamais

22- Le karatéka impose de sérieuses références à son corps, surtout pendant l'entraînement intensif.

Le jour le plus totalement perdu, est celui où l'on n'a pas ri. Le rire est un tranquillisant sans effet secondaire.

23- Pour répondre à ces besoins, le corps doit recevoir une alimentation saine et bien équilibrée. Quoi manger alors ? Si l'adepte ne le sait pas, encore moins moi !Si je le savais, pour lui faire une faveur, je ne lui dirais pas.

Chez le samouraï, le rire établit l'équilibre intérieur rompu, il est le contre poids à la douleur ou à la colère.

24- La fourchette fait plus de victimes que l'épée.

25- Manger des aliments le plus proches possibles de leur état naturel. Manger des mets simples, selon son appétit. Manger lentement avec plaisir, être reconnaissant d'avoir quelque chose à manger.

L'expérience est une terrible maîtresse d'école, elle nous fait passer l'examen d'abord et nous apprend la leçon ensuite.

26- Le Karaté Do a pour but d'acquérir un maximum d'efficacité dans l'art de se défendre, mais non pas au risque de se détériorer la santé pour y arriver, comme c'est trop souvent le cas. Le bien-être du pratiquant doit passer avant tout ; pour cela, il faut un minimum de connaissances de la science des blessures sportives, de leurs préventions et de leurs guérisons. A quoi cela aurait il servi de s'entraîner pendant des mois ou des années, pour un jour tout abandonner, à cause d'une simple ignorance ou négligence. La course doit faire partie de tout entraînement. Avant d'avoir eu de graves problèmes de santé incontrôlables par la prévention médicale et sans résultats satisfaisant, pour moi ce n'était pas une corvée, mais plutôt un luxe, un temps de réflexion, de méditation, un temps pour remercier la vie. Finalement c'est une joie qui coule dans nos veines. Vu sous cet angle, la course devient l'art de se découvrir un peu plus à chaque fois que nous courrons. Découvrez cette joie de courir, courir dans l'ai pur, loin de la pollution. Courir selon ses capacités et non pour s'épuiser. Courir pour la distance ou pour le temps voulu, mais non pour les deux. Si le désir de la course n'est pas pour le plaisir, il vaut mieux choisir un autre loisir ; car, un coureur qui souffre finit tôt ou tard par abandonner.

Le but du sport n'est pas de décrocher record sur record, mais de se faire une âme virile.

27- Les bienfaits de l'entraînement physique sont nombreux. Le poids corporel plus stable, le cœur travaille plus aisément. Les poumons sont plus propres et permettent de mieux respirer. Les muscles sont plus souples et assurent un meilleur alignement de l'ossature.

La dépense physique... voila qui tend à adoucir la souffrance morale.

28- La capacité de travail augmente et permet de faire plus, en moins de temps et avec moins d'efforts. Un niveau plus élevé de douleur permet d'endurer les petites contraintes de la vie sans l'intervention de médicaments. Une soupape d'urgence contre le stress et la tension.

L'âge d'or pour l'homme fut celui où il se moquait de l'argent.

29- Le côté monétaire du Karaté Dô, voici un sujet qui demande réflexion et compréhension. Nombreux sont ceux qui prostituent les disciplines martiales, mais peu de gens y restent longtemps car la vogue ou mode du karaté est déjà chose du passé. Aujourd'hui, il faut prendre les choses au sérieux, si nous voulons gagner de l'argent dans ce domaine, il faut être certain que les années à venir seront moins prospères. L'ère du Dôjo moderne, tout équipé, décoré et entouré d'une atmosphère de relâche et de popularité est épuisée. Le profiteur, le compétiteur exclusif, le commerçant, etc., n'ont plus leur place. Le vrai Karaté Dô ne peut arriver que par le travail sincère et la recherche de la vérité profonde. Il faut cultiver la « Voie », la Voie du Karaté : le Karaté Dô.

Il n'est point d'homme plus puissant que celui qui prie »

30- Le spirituel, cet aspect primordial du Karaté Dô, est si facile à vivre, pourtant, si peu vécu dans le monde du karaté moderne. Rare sont ceux qui le découvrent avant d'atteindre un niveau élevé ; même là, beaucoup de ceintures noires le négligent. Plus on découvre le spirituel, plus on s'aperçoit qu'il y en a à découvrir.

L'esprit est comme un parachute ; pour qu'il fonctionne, il faut qu'il soit ouvert.

31- En général nous ne voyons que l'aspect physique et le pouvoir mental du Karaté Dô.

Le plus puissant est toujours celui qui sait joindre les mains.

32- Certes, ces points sont d'une extrême importance et très impressionnants. Mais avec l'âge, l'expérience acquise et un niveau plus élevé, nous découvrons un troisième point, le plus important, le spirituel. Le Karaté Dô sans le spirituel n'est plus le Karaté Dô. Peu importe la puissance mentale et physique, si nous négligeons l'esprit, nous nous éloignons de la véritable Voie. On peut appeler cela de l'auto défense, du kick Boxing ou bien n'importe quoi, mais plus du Karaté Dô, car ce dernier a comme but la maîtrise de soi. C'est comme un arbre fruitier sans fruit. Il ne reste que le côté spectaculaire, à quoi cela sert-il ?

Les enfants remercient Saint Nicolas quand ils trouvent dans leurs bas, de beaux jouets. Ne devrions-nous pas remercier notre créateur pour avoir trouvé dans nos souliers, une bonne paire de jambes pour marcher.

33- Soyons reconnaissants envers nos supérieurs, nos maîtres et notre Senseï pour leur patience et compréhension envers nous, surtout à travers les périodes les plus difficiles.Un entraînement assidu comme le notre n'est pas possible pour tous. Il faut être en bonne santé pour cela. Soyons reconnaissants !

Remercier le simple fait d'avoir la santé que vous avez, est un vaccin puissant contre les douleurs et les maladies véritables.

34- De plus en plus de femmes s'engagent dans la Voie du Karaté Dô ; à travers un entraînement bien établi, la femme peut atteindre un niveau aussi avancé que l'homme. On doit chercher à s'améliorer soi-même et non de se mesurer à d'autres, ce qui nous permet à tous de progresser selon nos capacités personnelles et notre dévouement à l'Art pratiqué.

Quand le malheur frappe dans une maison, la Femme est la dernière à se laisser abattre, et la première à se relever.

35- Le Kumité (combat) est nécessaire et est l'essence même du karaté, sans cela nous ne saurons jamais la valeur réelle de notre entraînement. Ce serait comme apprendre à nager sans jamais se mettre à l'eau. Nous devons nous mesurer périodiquement afin de se découvrir par l'opposition de nos partenaires. Le combat nous révèle nos erreurs, nos peurs, nos faiblesses physiques et mentales ainsi que nos fautes morales.

Quand on aime ce que l'on fait, on ne se fatigue pas, et si l'on se fatigue, la fatigue elle-même est aimée.

36- Pour exceller au Karaté Dô nous devons acquérir trois qualités essentielles : technique, vitesse et puissance. La puissance doit venir en dernier, si elle passe en premier, elle réduit la vitesse en partie la technique. C'est pourquoi le combat est très dur... mais qui donc a dit que le Karaté Dô était facile. Un homme qui atteint la maîtrise de soi, n'a pas besoin de le dire pour que son entourage en soit convaincu, nous le sentons, nous sommes enthousiasmé par l'exemple. Le combat exige de la souplesse et de la force, autant mentalement que physiquement. La souplesse sans la force ou la force sans la souplesse n'est qu'un gaspillage d'énergie. Nous ne devons pas avoir peur de frapper ou d'être frappé ; nous devons être patient et attendre l'ouverture propice même si attaquer est le seul moyen de provoquer sa chance. Le combat, est l'équilibre total.

On peut découvrir ce que l'ennemi craint le plus en observant les moyens dont il se sert pour nous effrayer.

37- Le combat, c'est la pensée en mouvement. Cela exige la concentration totale, car une absence d'esprit, si minime soit elle, peut entraîner la défaite. Nous ne devons pas seulement voir les gestes de l'adversaire, mais nous devons les sentir, avant même qu'ils ne soient lancés Le Karatéka doit avoir l'esprit comme la lune ; tout comme la lune éclaire toutes choses d'une manière diffuse et égale. L'esprit ne doit s'attacher à aucun point précis de l'adversaire ; ainsi il le perçoit dans sa totalité et enregistre aussitôt le moindre mouvement de sa part, la plus petite ouverture dans sa défense et même son intention. De toutes les disciplines imposées par le combat, la respiration est parmi les plus importantes. Le karatéka doit la maîtriser en tout temps, car la perte de contrôle dévoile automatiquement une faiblesse, le corps fonctionne moins efficacement, et, le cerveau, encore moins. Dès cet instant, le karatéka n'est plus maître de lui-même ou de la situation.

Il est très fort celui qui conquiert les autres, il est puissant celui qui se conquiert lui-même.

38- Celui qui développe intelligemment l'esprit de combat, se débarrasse de ses peurs qui donnent naissance à la haine. C'est ce chemin qui conduit vers la non violence.C'est à ce niveau que nous devenons vraiment un karatéka complet, maître de soi-même. C'est pourquoi, le karatéka a pour but de se vaincre lui-même et non son adversaire.La Karaté Dô n'a qu'un seul but, c'est de développer les facultés spirituelles et physiques de l'élève karatéka, à un degré de perfection aussi élevé que possible.Le karatéka doit s'entraîner et combattre avec modestie, se soucier du bien-être de son partenaire autant que du sien, mais toujours en donnant son plein rendement.

Le non violent est certain de la victoire, pourvu qu'en lui, il ait vaincu la peur.

39- Au Karaté Dô, nous devons contrôler la peur, qui fait naître en nous la répulsion et même la haine pour tout ce qui menace notre vie.Le vrai brave, éprouve aussi la peur, mais la surmonte.

Le plus fort est toujours celui qui contrôle sa force.

40- Pour arriver à se contrôler de nos sentiments, l'entraînement aux combats est la solution idéale. La peur est contraire à la raison. Elle diminue nos capacités physiques et mentales. Elle nous mène à la violence. Souvent, pour gagner notre cause, nous employons inutilement la violence.

Souvent j'ai haïs dans un réflexe de défense, si j'avais été fort, je n'aurai jamais utilisé une telle arme.

41- Il faut éliminer la haine et la violence si nous voulons atteindre l'efficacité maximum. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, c'est l'esprit de combat qui peut nous mener à cela.

Celui qui a peur de souffrir, souffre déjà, à cause de sa peur.

42- Il faut aborder la compétition avec l'idée ultime de nous surpasser, et non de surpasser nos confrères karatéka.

Qui ne connaît pas la peur est dépourvu d'imagination.

43- Plus important que la victoire ou la défaite, c'est la sensation de la participation. Ce type de compétiteur est très rare dans une société comme la notre, qui mesure le succès par le plus fort, le gagnant, le premier d'un seul instant.

Le vrai compétiteur est celui qui se donne entièrement tout temps.

44- Le succès n'est qu'un signe de notre progrès ou de défaillance de l'adversaire. Les compétitions doivent être limitées et bien contrôlées, sinon, le Karaté Dô même risque de s'écrouler.Il faut également éliminer l'idée que l'adversaire est notre ennemi, l'homme à battre à tout prix. Un regard en arrière nous révèle que la plus part des anciens « compétiteurs exclusifs dans ce domaine » ont abandonné le Karaté Dô totalement. A quoi servent toutes ces années d'entraînement, dans ce cas, c'est bien triste. Sur les champs de bataille, les Samouraïs priaient et composaient des poèmes sur le courage de leurs adversaires.Le désir de vaincre est souvent le facteur décisif entre le gagnant et le perdant à condition de respecter son adversaire. Ce qui compte, ce n'est pas la victoire, c'est le courage avec lequel nous aurons lutté.

Celui qui est prêt ne semble pas prêt du tout.

45- Après quelques années d'entraînement, nous devenons plus calmes physiquement et mentalement. Le Karaté Dô enseigne le travail, la souplesse du mouvement, ce qui épargne une grande somme d'énergie.Le résultat d'un tel entraînement est l'absence de tension et une bonne coordination. Contrairement aux apparences, les personnes qui ont une allure flasque et molle, peuvent réagir au besoin avec vitesse, force et assurance en cas de danger. Cet état de relaxation physique et mentale conduit à la sérénité.

Le seul moyen d'avoir un ami est d'en être un.

46- L'amitié est le but de toutes disciplines martiales, c'est pourquoi le Karaté Dô est noble. Enlevons la notion d'amitié, il ne restera qu'une méthode d'entraînement efficace qui conduirait à l'égoïsme, la dispute, la division, la haine...On doit agir dans le désir de vivre dans un monde où chaque personne aimerait donner tout comme nous. Le karatéka doit se soucier non seulement de sa réussite, mais aussi de la réussite des autres. Il faut savoir partager.Nous connaître, c'est comprendre les autres, ils sont semblables à nous, et nous à eux.

Enrichissons-nous de nos mutuelles différences.

47- Le karatéka doit rendre son cœur et son esprit souple comme son corps, s'il veut comprendre ses ennemis, l'ennemi n'est qu'un frère mal connu.

Il faut être indulgent pour ceux qui ont succombé dans la lutte que nous n'avons pas connue.

48- Le « Bouddha disait :

Soyez comme le fruit du manguier, ferme comme le noyau, en vous-même et tendre comme la pulpe pour les autres. Tout homme qui a le courage d'exprimer sa douceur et sa tendresse est un révolutionnaire et un homme véritable.

49- Cette douceur extérieure manifestée, est le résultat de l'absence de la peur et la compréhension amicale d'autrui. Celui qui domine sa peur et sa vanité, est libre et a compris l'Art Martial.

Aimer, c'est se donner gratuitement.

50- L'amour c'est la vérité, et tout vrai karatéka doit la rechercher. L'amour ce n'est pas ce que nous faisons, mais plutôt la façon dont nous le faisons. Le karatéka peut s'entraîner avec amour et joie ou simplement par obligation. A lui de choisir. La haine, la jalousie et l'indifférence envers autrui, doivent être substituées par l'amour. Le jour où l'on apprend à aimer et respecter ses ennemis, ce jour-là on devient vraiment homme, karatéka.

L'homme le plus efficace, c'est celui qui est le plus riche d'amour et de paix.

51- L'endurance, la discipline, l'effort, le respect, la sincérité et toutes les autres qualités du karatéka, conduisent au même état d'âme... la paix. La paix intérieure tant recherchée par le monde entier. On doit vivre la paix avant d'en parler.

C'est dans son cœur que l'on doit construire la paix.

52- La grandeur d'un karatéka se mesure par son cœur et non par son corps.

La plus grande vertu c'est d'avoir assez de grandeur pour être petit.

53- Les plus grands sont les plus simples ; nous n'avons qu'à regarder les grands Maîtres. Plus nous sommes grand, plus nous avons le devoir de nous incliner.Tout homme qui n'est pas juste, n'est pas digne du nom de pratiquant de Karaté Dô. L'homme juste, ce n'est pas celui qui ne commet pas d'injustice, mais c'est celui qui, pouvant être injuste, ne veut pas l'être.La justice c'est l'arrêt total de la tricherie.

Quand on ne sait pas être juste, on n'a pas le droit d'être sévère.

54- La façon la plus facile d'atteindre le courage, est le don de soi même ; être prêt à donner jusqu'à sa vie pour une juste cause.

C'est un grand combat, que de faire de soi un honnête homme.

55- Une personne qui vit ainsi, n'a rien à craindre. Pour le vrai karatéka, le courage fait partie de ses qualités.

L'honnêteté, c'est l'expression de la justice et de la sincérité dans les rapports d'intérêt avec les autres hommes de la société.

56- Il doit se dévouer au bien-être d'autrui. Confucius définit le courage comme ceci :« Sachant ce qui est juste et ne pas le faire, démontre l'absence de courage.

La peur est la plus puissante de toutes les pensées... La foi vaincra toujours la peur.

57- Donc le courage est de faire ce qui est juste

Toute querelle finit par où elle aurait du commencer...La paix.

58- Il y a trois sortes de victoires :La victoire avant l'.affrontement (l'intimidation). La victoire après l'affrontement (le physique). La victoire sans affrontement (le spirituel). La dernière, est celle du Karaté Dô. On est toujours injuste quand on devient violent.

Le meilleur moyen de triompher dans une querelle, c'est de l'éviter.

59- La façon dont nous ripostons, détermine souvent le résultat de la confrontation. Après l'attaque initiale de l'agresseur, il y a quatre possibilités :

1/Écraser l'adversaire physiquement.

2/Se retenir de l'écraser, mais en gardant du ressentiment.

3/Lui pardonner sur le coup, en espérant que la situation ne se reproduise plus.

4/Comprendre les motifs de ses réactions et essayer de l'aider.

Le plus fort c'est celui qui contrôle sa force.

60- Il faut utiliser la quatrième, la Voie du Karaté Dô. Celui qui devient quelqu'un et qui fait quelque chose est sûr d'être critiqué ou incompris. Cela fait partie des servitudes de la grandeur, et tout grand homme le comprend. Et, il comprend également que ce n'est pas nécessairement une preuve de grandeur .La preuve finale de la grandeur chez un homme réside dans son habilité à endurer l'injure, sans ressentiment.

Il faut parfois choisir la solitude, si elle est l'unique moyen d'être fidèle à soi et aux autres.

61- La vie est toujours instable pour ceux qui s'appuient sur les autres. Le karatéka doit être autonome, sans avoir à s'appuyer sur les autres. Le Karaté Dô sans le kata, n'est pas le Karaté Dô, n'importe quoi d'autre mais pas cela. Celui qui regarde le kata comme inutile, ou presque, n'a jamais rien compris.

Celui qui sait, souvent est seul. Mais cette solitude est le prix qu'il doit payer pour qu'il sache quelque chose. Il faut accepter la solitude la tête haute et le cœur fort.

62- Il pense que ce n'est qu'une répétition ennuyeuse de mouvements, une danse, ballet ou toute autre chose, dommage pour lui.Il ne connaît pas la vraie raison d'être du kata, contre un ou plusieurs adversaires qui nous agressent. Il faut sentir leurs intentions et leurs attaques ; les bloquer, esquiver et contre attaquer comme si notre vie en dépendait. Ce n'est pas un combat imaginaire, mais il est bien réel.Il faut le vivre aussi bien dans notre tête que dans notre cœur pour en saisir le secret (sens profond du kata).

Ne soit jamais content de ce que tu as, si tu veux parvenir à ce que tu n'es pas encore.

63- Souvent le débutant croit comprendre le kata, quand il a appris les mouvements par cœur. Pourtant, le Maître, après de longues années d'entraînement, éprouve le besoin de perfectionner ce kata qu'il étudie depuis de nombreuses années. Le seul moyen de trouver ce sens profond, cet état d'esprit, c'est la répétition et encore la répétition.

Plus l'édifice doit monter haut, plus les fondations doivent être solides.

64- Le karatéka avancé doit connaître, saisir les techniques et le déroulement de tous les katas pour en approfondir seulement quelques uns.Chaque Maître poli tout au long de sa vie, un kata préféré. Il n'y a pas d'autre solution pour un réel résultat. Le kata doit être vécu dès son début jusqu'à sa fin avec l'esprit totalement en alerte. Il ne doit pas y avoir de temps d'absence, de flottement, du corps comme de l'esprit Une simple inattention d'une fraction de seconde peut être fatale pour la volonté le résultat ne doivent faire qu'un.L'unification doit être totale. Nous recherchons la foule...Oubliant souvent l'individu... La foule persiste encore...L'individu abandonne, confus... Faudrait lui consacrer du temps...Mais nous sommes trop occupés...A concrétiser nos rêves...

La voie semble menacée... Les vraies valeurs de l'art... Nous manquent aujourd'hui ...La relation profonde.

© 2020 Jules Bertrand. 10 rue de Chaumont, 75019 Paris
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